jeudi 6 décembre 2012

6ème anniversaire du départ de Mali Herzberg


Ce soir, c’est le début du 23 Kislev, la date juive du décès de Mali Herzberg, née Wajzer, survenu le 14 Décembre 2006. Je pense à ma mère chaque jour qui passe, et je la fais revivre dans des aventures que je raconte à mes enfants le soir pour les endormir.  Ma fille considère la photo de sa Mamie Mali qu’elle a scotchée sur le mur, près de son oreiller comme une sorte d’amulette lui assurant la bonne fortune. J’ai moi aussi l’impression que ma mère veille sur chacun de nous. Voici quelques photos de famille, d’une autre époque, déjà intemporelle parce qu’ancrée dans les souvenirs.  


Un beau sourire

A Preuilly Sur Cher, sous le tillieul

A Preuilly, dans la campagne
 
A Fontenay Sous Bois, avec Meme Esther sa maman, qui a habitee avec nous pendant 12 ans apres son hemiplegie

Elle menat de front sa vie de famille, mais aussi son engagement aupres de l'ecole Decroly, et sa dedication au travail d'aide envers les autres aupres de l'OSE, puis du CASIP

Les trois freres et soeur, Ruth, David et Benjamin dans le salon du 3 piece cuisine de Saint Mande.

Nous allions nous ballader tous les jours avec maman, qu'il pleuve ou qu'il vente

A la neige (sans doute au bois de Vincennes). Papa avait deja sa fameuse casquette de marin. La photo doit dater de 1973 car j'ai lair d'y avoir 3 ans. 

Activite favorite de la famille a Preuilly: grandes ballades a velo, de temps en temps pour aller chaparder des epis de mais dans les champs afin de se faire un bon diner. 

A Chateuroux, avec Pepe Leon, Meme Esther, et Ruth, peut etre en 1979 ou 80, apres l'attaque cerebrale de ma grand-mere. 

mardi 20 décembre 2011

5 ans


Hier le 19 Decembre 2011, c'etait l'anniversaire du deces de ma mere Mali Herzberg qui nous quittait il y a 5 ans, le 23 Kislev (14 Decembre 2006).
Aujourd'hui, c'est Hanukah, la fete des lumiere. J'ai allume les bougies avec elle.
Benjamin

lundi 11 juillet 2011




Mercredi 13 Juillet 2011 au Soir, le 12 Tamouz, sera l'anniversaire des 30 ans du deces de Leon Wajzer, pere de Mali, "Papa" et "Pepe Leon" pour sa famille qu'il adorait et qui l'adorait. Il est decede le 14 Juillet 1981.


lundi 29 novembre 2010

4 ans deja


Mali Herzberg est partie le 14 Decembre 2006. Cette date dans le calendrier juif etait le 23 Kislev. Cette annee, cela tombe le 30 Novembre 2010.

C'est donc aujourd'hui le jour du souvenir, du "YurTseit" en Yiddish.

On peut egalement ecrire cela Yajrzeit, ou Jahrzeit. Cela vient de l'allemand Jahr (l'annee) et Zeit (le temps). C'est donc le temps de l'annee.

Si le temps se mesure en année, il y en a eu 70 avant et quatre apres.

Mais Zeit en allemand cela veut aussi dire la marée. Le temps va et vient et la maree du souvenir est de plus grande ampleur en ce jour anniversaire. Comme dirait Apollinaire, "La terre se lamente et comme une marée monte le flot chantant".

Un vers hors contexte car il provient d'un poeme sur le bruit et la fureur de la guerre.

D'ou des flots chantants peuvent monter.

Mali Herzberg, ma maman, en etait bien la preuve.

lundi 1 novembre 2010

Alors que l'anniversaire du deces de Mali Herzberg approche (le mardi 30 novembre 2010 qui correspond a la date juive du 23 kislev), je viens de lire un article (en anglais) sur le fait que la recession aux Etats Unis cree beaucoup de nouveaux pauvres dans la communaute juive americaine. Cela m'a immediatement fait penser a elle, qui rapportait souvent l'incredulite de ses interlocuteurs lorsqu'elle devait expliquer que, oui, il y a des pauvres dans la communaute juive, et pas moins qu'ailleurs (sinon plus pour certaines populations). L'article en question, qui se trouve ici: http://www.jssa.org/c/document_library/get_file?uuid=84c247ce-1919-45b4-b797-e7205dc793b5&groupId=759272 evoque le travail de la Jewish Social Service Agency, qui est une sorte de CASIP local. Il y a a Fontenay une casette audio qui reprend une interview radio ou elle expliquait la motivation et la nature de son travail social. J'essaierai de la retrouver pour la poster sur ce blog. Par ailleurs, je posterais bientot les information sur l'anniversaire du deces (le "Yurtsayt" ou "Yurtseit"). Je serais a Paris nous iront nous receuillier sur sa tombe au cimetiere de Fontenay.

jeudi 15 avril 2010

15 Avril, jour des pâtisseries et des souvenirs

Nous sommes le 15 Avril 2010, et comme Mali Herzberg, Maman, est née le 15 Avril 1936, c’est son anniversaire et elle aurait eu 74 ans aujourd’hui. Je vais aller manger une religieuse et des macarons en son honneur, car elle aimait vraiment ça. Faites de même, allez vous payer une pâtisserie et faites comme si vous la partagiez avec elle en la dégustant. Je suis sur que cela lui ferait plaisir. Des souvenirs lointains vous sans doute alors vous revenir à l’esprit. Si vous en avez l’envie et le courage, partagez les avec nous tous en écrivant un billet pour ce blog.

mercredi 17 février 2010

Mali m'a raconté, et mon père m'a raconté.

Par Genevieve Dahan, Jérusalem le 14 Février 2010.

Mali m'a raconté, et mon père m'a raconté. Je connaissais cette histoire depuis des années et je n'avais jamais rien fait pour avancer. Je m'explique.

Un jour d'été sur la route de Preuilly mon père a rencontré sur le bord de la route deux jeunes qui faisaient du stop. : Il disait" deux enfants une fille et un garçon." Il s'est arrêté, les a montés dans sa voiture et leur a proposés de se reposer dans sa maison avant qu'il ne les accompagne a leur destination.
En arrivant à la maison de Preuilly, Maman a commencé à préparer une soupe pour soulager la fatigue des deux jeunes. C'est à ce moment que le jeune garçon a expliqué qu'ils sont des jeunes juifs et ne peuvent donc pas manger.
Mon père ayant entendu cette déclaration de sa chambre où il était déjà allongé s'est précipité dans la salle à manger en pleurant d'émotion: "Il y a encore des enfants juifs qui mangent cacher?

Mali m'a raconté qu'elle avait eu une correspondance avec ce garçon qui était plus âgé qu'elle et qu'elle était très fière qu'un si grand garçon répondait à ses lettres. Elle m'avait aussi raconté qu'il y avait un lien entre cette correspondance et son choix pour Orsay bien des années plus tard. Elle m'a aussi donné le nom de Peretz et d'une ville du nord d'Israël où il habiterait peut être.

Tout cela faisait parti pour moi d'une légende que je véhiculais …jusqu'à ce congrès de rabbanim à Eilat il y a quinze jours où David m'a fait rencontrer le rav Peretz de Ranana.

Ma femme a quelque chose à vous raconter. Et me voila racontant ma légende…
Il m'arrête tout de suite en me disant qu'il connaît cette histoire: Il était connu dans la famille que son frère Moshe écrivait à une jeune adolescente très belle aux yeux et cheveux noirs!

Quelle émotion que d'entendre cette déclaration.

Le rav Peretz m'explique qu'en 1949 son grand frère et sa grande sœur étaient EI et traversaient la France. Il me donne l'adresse de Moshe à Jérusalem, il me faut encore quelques jours pour dénicher le numéro de téléphone…

Hier 14 février 2010 j'ai eu un rendez vous avec Moshe Peretz. Moshe est un homme de 80ans, grand, mince, altier. C'est un homme orthodoxe, portant une barbe longue mais parfaitement taillée et des cheveux blancs, fournis, un peu bouclés. Il semble sortir d'un livre de contes sur le Mashiah... voici le récit.

En 1949 moi et ma sœur Marcelle étions en France. Comme fils ainé d'une famille habitant à Casablanca, j'avais décidé après le vote des Nations en 1948 qu'il nous fallait rejoindre Israël car maintenant nous avions un pays. L'alya étant clandestine nous ne pouvions "monter" que un par un et sans faire de vagues. J'avais réussi à envoyer mon petit frère à Grenoble dans une maison d'enfants qui devait préparer tout les gosses pour le voyage et l'alya. J'étais EI et préparais mon départ pour la harchara en Israël avec Castor et Chameau. Ma sœur et moi avons décidé de rendre visite à notre petit frère à Grenoble et de là nous nous sommes dirigés vers Paris en stop. J'avais 19 ans, ma sœur 14ans. Nous dormions dans des villages dans la tente que nous montions chaque jour. Nous avons traversé un village où il y avait une foire très animée et joyeuse, et là j'ai vu deux enfants, une fille et un garçon. la fille portait un maguen David en or et je lui ai demandé " qu'est ce que c'est?": (il est vrai que je n'en croyais pas mes yeux). La jeune fille m'a demandé: "pourquoi? Vous êtes juifs?" oui..."Où habitez-vous?" j'ai expliqué que nous campions de ville en ville pour arriver à Paris. La jeune fille Mali a répondu que chez elle, à la maison c'est petit, mais ils peuvent planter la tente dans le jardin. Les deux jeunes scouts ont commencé à monter leur tente sous le tilleul à Preuilly et Mali a couru raconter sa rencontre aux parents qui ont aussitôt fait rentrer les deux Ei à la maison à Preuilly.(Moshe Peretz était très ému et ses yeux se remplissaient de larmes pendant son récit.) Il raconte encore que les enfants, Mali et Lucien se sont tellement attachés à ces visiteurs qu'il leur était impossible de reprendre la route. Il pense qu'il est resté à la maison de Preuilly 4 ou 5 nuits. C'est là que Moshe, qui devait peut être s'appeler Maurice en France, à commencé à raconter... A raconter un monde que Mali absorbait de tous ses yeux: Moshe parle de cheveux très noirs et des yeux noirs… Il a parlé d'Orsay, il a raconté le travail de Castor, il a fait part de son projet : créer un "garin" en Israël dans un kibboutz. Moshe Peretz a été en relation épistolaire avec Mali un certain temps et dit l'avoir rencontrée en Israël en 1956 lors du voyage de Manitou et la promotion. Dans ce voyage il y avait des cours donnés par le rav Kook lui-même et Moshe Peretz servait d'interprète. Il est important de noter que cette rencontre n'a pas été seulement une révélation pour Mali: 13 ans, 1949... Mais aussi pour Moshe Peretz lui même. En effet les EI du Maroc avaient été préparés à rencontrer en France des survivants de la guerre, mais soudain en pleine campagne française, ces rencontres, avec deux enfants juifs puis avec leurs parents à l'accent ashkénaze prononcé et un petit bébé né après la guerre (c'est moi Geneviève) étaient pour lui une vision qu'il n'a jamais oubliée.

Je vous laisse deviner l'atmosphère de la rencontre, l'émotion profonde qui y régnait. Je lui ai raconté les suites que cet événement avait engendrées pour Mali et toute la famille... Cette révélation: des enfants juifs mangeaient encore cacher après la guerre. Le rallumage de la flamme du judaïsme qui vacillait…Moshe pleurait. Il avait manqué Mali de quelques années et moi pourtant j'étais sûre que Mali était quelque part avec nous.

15 février 2010 06:30

samedi 12 décembre 2009

Les chansons

Lors de mes derniers têtes-à-tête avec elle, c'était fin novembre - début décembre 2006, j'ai fait le choix de m'assoir au chevet de Mali, ma grande (O combien grande) sœur, et de lui chanter mon répertoire de chansons.

Mais qu'était-ce donc ce répertoire? Tout simplement la guirlande de chansonnettes que j'avais pris l'habitude de fredonner à mes quatre enfants quand ils allaient se coucher. Tous plus ou moins du même âge, il y a quatre ans et demi entre mon ainée et ma petite benjamine, ils dormaient enfants dans la même chambre. Tous les soirs, sans exception, je chantais pour eux des morceaux choisis parmi les chants d'Eretz Israël, tout le répertoire de Naomi Shemer, les chansons folkloriques françaises que Geneviève et moi chantions à la maison, les petits morceaux d'opéra qui m'étaient restés dans la tête et quelques comptines et berceuses en hébreu. Et ainsi, ils s'endormaient ...

Je décidai donc de chanter tout cela à Mali, pour communiquer peut-être et puis aussi pour dissiper l'angoisse et la peur au ventre. Non, je n'avais pas trop réfléchi à l'époque à ce que je faisais. Il me semblait que simplement, je transportais mes berceuses quotidiennes, maternelles et confortantes, vers un moment précaire et provisoire où je voulais dire au revoir à ma sœur de la façon la plus authentique possible.

Je n'avais pas pensé au fait que six mois plus tard je deviendrais grand-mère. La première fois que je pris un petit-enfant dans mes bras ou me penchai sur son berceau pour l'endormir, je compris vite la drôle de situation dans laquelle je m'étais égarée. Impossible de chanter à mes petits-enfants le répertoire que j'avais engrangé dans ma tête pendant des décennies. Je fondais en larmes avant le 2e couplet, me revoyant encore la main de ma soeur dans la mienne à égrener mes chansons.

Alors il a fallu que je me rééduque ... que je transpose les couplets chantés à Mali, dans une réalité de nouveau changée et recréé, celle de ma vie de grand-mère. Mais malgré tout, quand je chante "Quand on est bien où l'on habite", c'est difficile de ne pas voir les cheveux noirs de ma sœur briller "aux clartés des étoiles".


Je crois entendre encore
Caché sous les palmiers
Sa voix tendre et sonore
Comme un chant de ramiers

O nuit enchanteresse
Divin ravissement
O souvenir charmant,
Folle ivresse, doux rêve!

Aux clartés des étoiles
Je crois encor la voir
Entr’ouvrir ses longs voiles
Aux vents tièdes du soir

O nuit enchanteresse
Divin ravissement
O souvenir charmant
Folle ivresse, doux rêve!

Charmant Souvenir!

vendredi 11 décembre 2009

Quand on est bien ou l'on habite...

Quand on est bien ou l'on habite...

Et voici, grace aux talents d'archiviste de David Dahan qui m'avait passe ce fichier il y a un moment, une petite trouvaille: Albert et Mali Herzberg chantent "Quand on est bien" Appreciez les voix de ces deux jeunes maries! Ecoutez et laissez vos impressions en commentaires. En prime, pour ceux qui veulent chanter avec eux, voici les paroles de la chanson (ce n'etait pas une mince affaire que de trouver ces paroles, croyez le bien). La chanson telle que vous l'entenderrez et la version familliale, qui devie un peu de l'original.


LE BON VILLAGE
mi bémol - C. Boller

1.
Il faut quitter le bon village, de grand matin Dieu sait pourquoi
Il faut partir et c’est dommage, le soldat s’y trouvait chez soi, ah !
Il avait là bon feu, bon gîte, c’est tout ce qu’on peut exiger
Lorsqu’on est bien où l’on habite, il vaudrait mieux, il vaudrait mieux ne pas changer
Il avait là bon feu, bon gîte, c’est tout ce qu’on peut exiger
Lorsqu’on est bien, lorsqu’on est bien où l’on habite, il vaudrait mieux ne pas changer

2.
Au pas au pas dans le village, au pas pour la dernière fois
C’est l’ordre il faut plier bagage, voici l’auberge, adieu vieux toit, ah !
Le soir, héros infatigables, on pouvait rire ou songer
Lorsqu’on a bon vin sur la table, il vaudrait mieux, il vaudrait mieux ne pas changer
Le soir, héros infatigables, on y pouvait rire ou songer
Lorsqu’on a bon, lorsqu’on a bon vin sur la table, il vaudrait mieux ne pas changer

3.
Quitter les filles du village, ça rend certains tout malheureux
Ces émotions à notre âge, ça pourrait être dangereux, ah !
L’amour est une loterie, il est bien rare d’y gager
Lorsqu’on a une bonne amie, il vaudrait mieux, il vaudrait mieux ne pas changer
L’amour est une loterie, il est bien rare d’y gagner
Lorsqu’on a une bonne bonne bonne amie, il vaudrait mieux ne pas changer.

mercredi 9 décembre 2009

Trois ans deja

Aujourd'hui, ce 10 decembre 2009 c'est l'anniversaire du deces de Mali Herzberg d'apres la date hebraique (le yurtzeit). La date du calendrier classique est le 14 decembre. Quatre jours pour se souvenir, pour completer les 361 autres de l'annee ou ceux qui l'ont connu et aime pensent tres fort a celles qui les eclairait de sa presence.

En ce 10 decembre 2009 je suis a Vienne, en Autriche avec ma famille. Ma femme Debbie est en voyage au Liberia pour son travail. Comme le mien, c'est un travail qui essaie, meme si la cible n'est pas toujours atteinte (ou disons, pas atteinte en ligne toujours droite), d'ameliorer la condition du monde dans lequel vivent les plus demunis. Comme l'etait le travail de ma mere. Les valeurs qui l'ont pousse au travail social, a se devouer a ceux qui avaient moins qu'elle (de meme que Papa quand il etait visiteur de prison), sont les meme que nous essayons de transmettre a nos enfants.

Ils sont bien les heritiers de leurs mamie Mali, ces deux petits Anya et Samuel, qui du haut deleur 6 et 3 ans respectivement, obligent Debbie a prendre une valise en plus avec elle au Liberia pour doner leurs affaires aux enfants que connait Saah, le collegue de Debbie qui vit a Monrovia. Ils ont appris que ces enfants manquent de presque tout, comme bien du monde au Liberia.

Anya pose beaucoup de questions et apprend beaucoup. "Au Liberia il y a deux saisons. La saison des pluies et la saison du chaud" dit-elle. "Pour la saison des pluies il faut des bottes." Et voila que ses bottes passent de son placard a la valise de Debbie.

Samuel veut savoir si les enfants du Liberia ont des "stuffed animals" (des peluches). "Pas beaucoup" repond Debbie. Et voila Samuel qui va chercher son leopard et ses autres peluches, et hop - dans la valise, ou il tient aussi a mettre des livres, de habits etc.

Tout cela est tres concret pour lui et Anya. C'est difficile de comprendre si ce n'est qu'un jeu ou une realite pour eux deux. Mais ce qui est sur, c'est qu'il y a tres peu de temps entre la reflection et l'action. Entre ces deux moments, il y a encore a leurs ages tres peu de barrieres. "It's raining. They don't have shoes. I have my boots. Wait. Here are my boots for the Liberia suitcase".

Ce besoin de transformer la reflection sur les inegalites en action reflechie est plus visible chez Anya qui est plus grande.

Par exemple, je raconte a Anya qu'un ami a moi, S., va peut etre perdre son travail, faute de credits dans son ecole a Sarajevo pour continuer a entretenir une classe d'arts plastiques et de peinture (un copain peintre qui enseigne). La lumiere est etieinte et je divague sur les sujets que j'ai en tete pour les endormir. Samuel ronronne deja mais Anya reste attentive. "Is he poor?" demande-t-elle dans l'obscurite. Je reponds: "Not yet but if he looses his jobs and can't find another one, then he could become poor". "Mmmmh... Anya reflechit: "So he is almost-poor" dit-elle. "Why do they want to close his painting class" demande-t-elle. "Because the school has no money for the maintenance of that class" dis-je. Je complemente en disant "The heater is broken and they can't repair it and it is cold in winter, so the students cannot stay in that art class, and all the art material is expensive also and the school can't afford it any longer". Anya a l'air un peu decontenancee, ce qu'elle exprime par un "ah" suivi d'un long silence (tiens, elle dort enfin, me dis-je...). Mais j'ettends la couette qui bouge un peu. Finalement elle parle: "I know. Maybe you can give the school some money and they will repair the heater". Je lui dit que peut etre mais on peut pas donner beaucoup d'argent sur le long terme, ce qui est necessaire au maintien de la classe. La elle me cloue: "But then it's easy. Look. You can work a little more because you always get up late in the morning but if you get up more early then you will work more and then your boss will give you a little more money and then you can send that money to S. and he can give it to his boss at the school and they can buy some colors and brushes and paper and also they can buy a new heater and the children will not be cold in the class and S. will keep his job you see?" Bien sur elle ponctue le tout d'un "You see, it's easy, I told you".

Comme ne pas penser a ma mere en entendant ca?

Tout ca pour dire que rien ne se perd, rien ne se creer, tout se transforme. Et ma petite Anya et mon petit Samuel, ils sont bien parti pour reprendre le flambeau de leur Mamie, chevalier Bayard, championne du travail social s'il il en est, et scoute toujours prete a tout sacrifier pour la defense des moins chanceux, dans ce grand souci de Tzedaka, de la reparation des injustices sociales.

Etait-ce inne en elle, ou a cause de ses experiences d'enfant cachee, de son experience acquise aux E.I. et a Orsay, ou de ses engagements d'adulte, que Mali Herzberg, maman, mamie Mali, n'a jamais fait comme tant d'autre en grandissant, c'est a dire d'etablir ces barrieres entre la reflection et l'action, dont je parlais plus haut? Je suis son fils, et je ne cherche pas de reponse. J'ai simplement la fierte d'avoir ete eleve par une maman dont la generosite, l'emerveillement, le don de soi, etaient restes purs toute sa vie, pour le plus grand bien de ceux qu'elle a eclaire.

lundi 21 septembre 2009

Quelques photos

Voici quelques jolies photos des quatre Daltons, et aussi d'Esther et leon Wajzer avec leur petits. Le tout poste par Nathalie Wajzer-Klein sur un service de Slideshows.

http://www.rockyou.com/show_my_gallery2.php?instanceid=109789237

jeudi 17 avril 2008

Conversation avec Lucien

J'ai appelle Tonton Lucien pour lui souhaiter un bon Pessah' a lui et a sa famille. Petite conversation sur Maman, dont il dit: "Je ne me souviens d'aucune engeulade avec elle. Elle a toujours ete gentille avec moi, elle m'a toujours protege, en tous moments. Elle a toujours ete ma protectrice. J'ai toujours ete sous son aile".



J'ai parle a Lucien de mon projet de faire un livre sur maman, ou en tout cas un compendium de textes sur elle, relatant sa vie, avec des souvenirs, des photos, etc. Pour moi l'equation est simple. Une fois Lucien, Margueritte, papa parti (que leur depart soit le plus tard possible!), nous seront dans le vide le plus complet sur la jeunesse de la grande et unique Mali Herzberg. Gennevieve et Nathalie pourraient combler un peu, mais il faut capturer sans plus tarder les souvenirs des uns et des autres.

Si on associe ces souvenirs avec des photos et documents, on peut produire un document / livre / biographie etc. qui reste pour les generations futures. On en a besoin pour nous, nos enfants et petits enfants. La memoire s'estompe trop vite. Lucien me disait, que si on avait fait ca avec la Tante Madeleine, alors la on aurait eu des vrais infos... Donc, ne faisons pas la meme erreur plusieurs fois...

J'avais embauche un biographe pour faire le biographie de maman a peu pres 18 mois avant son deces. Malheureusement, maman etait au plus mal lors de sa visite a Paris. Le projet est tombe a l'eau car ce biographe a laisse tomber le projet pour des raisons familliales. Il nous reste deux cassettes ou maman raconte brievement son enfance.

mardi 15 avril 2008

Souvenirs du combat de l'ecole Decroly


Texte de Claudine Watigny, paru dans le "Decroly Flash" journal de l'ecole Decroly. Consultez le document original pour plus de photos, avec fac-simile de textes de Mali Herzberg en prime.


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Pour moi, Mali Herzberg était un compagnon de route.


Elle était engagée, exigeante, attentive, tant aux problèmes d'information et de communication sur la vie de l'école (Decroly Flash) qu'à des sujets plus graves (remise en état du bâtiment principal) et en plus, elle savait sourire… Malgré ses nombreux démêlés avec la ronéo pour l'impression du Decroly Flash !


Elle a toujours fait partie des moments de l'école où la situation était particulièrement difficile. Avec elle, c'est aussi la famille Herzberg qui s'est engagée au niveau de la vie de l'école et de l'association. Albert, son mari, s'est lui aussi engagé dans tous les moments de lutte pour la survie de l'école et a fort bien su, avec son compère Jean-Claude Le Bihan ( autre "figure" engagée de l'Association) obtenir l'oreille attentive des institutions de l'époque, pour notamment, faire prendre en charge l'écolepar l'école normale de Bonneuil.


Beaucoup de choses se sont passées le samedi matin et même si c'était shabbat, ils ont été présents pour participer à toutes les manifestations et aux différentscombats qui ont jalonné l'histoire de l'école !


Mali Herzberg, c'était aussi, je crois, la première femme présidente de l'Association.


Une des choses les plus touchantes pour moi c'est qu'elle et Albert sont toujours restés attentifs aux grands moments de l'histoire de l'école même "quand les enfants étaient partis". Par exemple, quoi que très affaiblie par la maladie, Mali était venue à la fête pour les 60 ans de l'école, salle Jacques Brel à Fontenay…


La relève est en route avec Mattéo, son petit fils qui fait sa scolarité à l'école et avec Ruth, sa fille aînée, qui est entrée cette année au CA.


Claudine Watigny, 2007


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Mali Herzberg au telephone (1975-78??), entrain d'organiser la resistance pour l'ecole Decroly.

Projets de vie


Je voulais te dire que j'ai eu deux petits-enfants depuis ton départ: la fille de Leah Simcha est toute brune et ressemble à son père. Elle pose un regard inquisiteur très sérieux sur toute personne qu'elle rencontre. Le fils de Dana a une gueule de Besserglik, si je t'assure, mais avec les yeux bleus de sa mère.

Pendant un an je me suis inventée une histoire: tu es semi-inconsciente ou semi-consciente, je m'assoie à coté de toi et tu es toute contente d'écouter mes soucis, mes palabres. Tu me dis "ce n'est pas des choix faciles" et ton expression préférée, pratiquement incontournable, "faire des projets de vie". Dans cette histoire tu es là pour moi, comme tu l'as été très souvent. Tu ne bronches pas, tu m'écoutes. Quand tu ne fais plus très attention je te chante des chansons. Ce sont les chansons que je chantais à mes enfants quand ils étaient petits avant de s'endormir. Une des chansons parle de petits marins partis pécher la baleine avec une canne en or. Tu te rends compte? En or. Je crois que dans cette histoire, quelque chose a dérapé ...

Et puis un jour je me suis souvenue que l'on t'avait enterrée en décembre 2006. J'avais même fait un petit discours et j'avais posé une main sur ton cercueil. C'est curieux, quand je me suis souvenue que tu étais morte, je me suis souvenue aussi de la mort de papa et maman, comme si vous trois qui aviez été inséparables dans la vie l'étaient aussi dans la mort.

Quand Lucien, Genevieve et moi nous retrouvons ensemble, nous nous asseyons tous les trois autour de la table d'un café et nous parlons. Nous parlons de la maison à Chateauroux, des parents, de Preuilly, du bateau de papa. Genevieve, soudain, a plein de souvenirs d'enfance. Lucien parle de Neuvy Saint Sepulchre, de l'atelier rue Ledru Rollin, de l'ambiance des années 60 en France et aussi au 50 avenue de Verdun, plus précisément. Il semble que soudain, tout le monde se souvienne dans un flot tellement énergique et bruyant. C'est aussi parce que lorsque on est trois, on est pas trois. On est quatre. Tu en prends de la place pour quelqu'un qui ne commande pas de salade grecque ou de café noir. Tu en fais du bruit pour quelqu'un qui ne parle pas.

Quelque chose sur le visage de Lucien a changé. Ce n'est pas quelques rides en plus ou des taches de vieillesse. Je crois que tu lui manques à un degré qui n'est pas descriptible. Il a tellement de chance, Lucien, d'avoir grandi près de toi, sous ton ombre et sous ton aile. C'est lui le véritable dépositaire de ton enfance et adolescence.

Moi je serais une piteuse biographe: je n'ai pas de souvenirs de toi célibataire, je n'ai aucun souvenirs de ton mariage. Pour moi tu venais toujours accolée de la même personne et pour moi, lui et toi étiez la même personne qui s'appelait MalietAlbert. Dans ma mémoire ils avaient surgi au même moment sans que l'un n'ait plus ou moins d'importance fonctionnelle ou affective que l'autre.

J'ai un secret: en Israel, je t'ai acheté un tissu un peu africain, vert bouteille et rouge que je t'ai donné lors des derniers mois de ta vie. Quand j'étais présente j'insistais pour qu'il soit au pied de ton lit. J'ai acheté le même tissu mais d'une couleur violette et rouge et je l'ai gardé pour moi, chez moi à Rehovot. Des fois je le serre en m'endormant, je sais c'est ridicule à mon âge d'avoir un objet transitionnel. Mais ça m'aide à faire des projets de vie ...

Nathalie

J'ai un nouveau blog ici: http://fin-poesie.blogspot.com

15 Avril 2008 - Mali Herzberg aurait 72 ans aujourd'hui

Le 15 Avril est une date speciale dans les familles Herzberg et Wajzer, c'est l'anniversaire de Mali Herzberg. Notre Maman, epouse, soeur, tante, etc. aurait aujourd'hui 72 ans (si je compte bien...). Elle est nee le 15 avril 1936. Personne n'est la pour se souvenir de sa naissance. On se souvient tous de son depart, et bien sur des 70 ans entre les deux, dont nous avons tous eu une part inegale. Inegale car les perspectives des uns et des autres sont toutes differentes, et les interactions avec Mali Herzberg toutes differentes. Moi, je me souviens que tres petit, j'avais pris mon argent de poche (ou de l'argent que papa ou maman elle meme peut-etre m'avait donne pour l'ocasion...) et j'etais descendu dans la librairie-papeterie qui se trouvait dans notre immeuble du 71 Rue Jeanne d'Arc a Saint Mande. J'avais demande a la caissiere, une dame aux cheveux bruns et boucles, de m'aider a choisir un livre pour l'anniversaire de ma maman. Un livre policier bien sur, car je savais (deja!) que maman adorait ca. Je ne me souviens plus du titre, ni de quel age j'avais, mais sans doute pas plus que 5 ou 6 ans. Le souvenir des piles basses de livres, le long du mur a gauche de l'entree, qui m'arrivaient jusqu'au menton, avec la dame se baissant derriere moi pour choisir un livre, est encore tres vivace. J'avais adore ce moment, qui est, maintenant que j'y pense, mon premier souvenir de cadeau a quelqu'un d'autre. Le premier cadeau a ma mere, c'est mon premier cadeau tout court. Un des derniers cadeau que je lui ai fait (si je ne compte pas les religieuses au cafe que je lui achetait lors de mes trop courts passage a Fontenay les derniers mois de sa vie) etait, lui, un petit carnet noir pour insrire ses pensees. Ca reste dans le litteraire, sauf que la, les pages etaient blanches. A force de tourner autour sans jamais s'y mettre, elle n'en a couverte que quelques unes (de son ecriture indechiffrable), avant de finalement perdre la faculte d'ecrire.

vendredi 14 décembre 2007

Décès de Mali herzberg - née Wajzer

M. Albert HERZBERG, ses enfants, ses petits enfants et toute sa famille, ont la douleur de vous faire part du décès de

Mali HERZBERG née WAJZER
Chevalier de l’ordre national du Mérite

Survenu à l’âge de 70 ans, le 14 décembre 2006 à la suite d’une longue maladie.
Les obsèques ont eu lieu le lundi 18 décembre 2006 à 16h au cimetière de Fontenay sous bois.

Une réception a suivi chez la famille HERZBERG, 76 avenue Parmentier, 94120 Fontenay sous bois.

Ce blog est destiné à ses amis, collègues et famille, afin que chacun puisse laisser des messages, des souvenirs, des photos, des histoires.

dimanche 21 janvier 2007

Les Schloshim a Paris on ete l'occasion de deux tres belles ceremonies

Message redige par David Herzberg

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Lundi soir Le Casip avait organise une reception dans une de leurs residences. La meme maison de retraite ou maman a recue sa medaille du merite des mains de Madame Simone Weil. Une nombreuse assemblee a assiste a l'office et la collation qui a suivie, demontrant une fois de plus l'attachement profond a maman et l'amitie des gens.

Apres la priere de Minha Monsieur Eric de Rotschild a pris la parole pour dire quelques mots en l'honneur de maman puis Mr Vadnaj a rappele le parcours de Maman au Casip. Un travailleur social a exprime sa reconnaissance et enfin Papa s'est exprime brievement.

Il y avait a peu pres 70/80 personnes, beaucoup de membres du Casip et aussi d'autres personnes qui n'avaient pu se rendre aux obseques. L'atmosphere etait vraiment tres chaleureuse et les gens sont restes tard.

Parmis les presents :

Alexis Rosenbaum
Francois
Ruth Gozlan
Jose Niderman
Mme Maria et son mari

D'Orsay:
Claude Halber (vraiment tres sympathique)
Nicole Oayon
Daniel Leuchter
Les Baer ( y compris Colette )
Odette Azria
Lily Benzaquen
Caroline Sultan
Cecile Stern
Sammy Grossman et sa femme
Armand Levy
Martine Guigon
Albert et Henny Najman

Famille
Marguerite
Francine
Lucien et Lucette
Ruth et Matteo

Le lendemain Mardi a 12.30 , nous nous sommes retrouves au cimetiere pour reciter le Kadish et "sortir" des 30 jours. Il faisait froid et beau. Le cimetiere qui est en pente est ouvert sur la ville vers l'arriere. On ne s'y sent pas enferme.

Il y avait bien plus qu'un Minian. Un certains nombre de membres de la synagogue de Fontenay s'etait deplaces. Nathan le cousin de Maman etait la. Claude Halber etait la comme la veille.
Dan Herzberg accompagnait son pere Max. C'etait tres agreable de les avoir la.

Cedolin, Leuchter, Ohayon, Madame Maria et d'autres encore se sont receuillis avec nous.

mercredi 17 janvier 2007

Photos de la reunion familliale a Jerusalem

Voici quelques photos prisent par ma cousine Iska et qui correspondent au message precedent: Elles illustrent l'atmosphere de la reunion familliale a Jerusalem en souvenir de Mali Herzberg, decedee il y a 30 jours.

Comme l'indique Nathalie Klein, soeur de Mali Herzberg dans son commentaire du message precedent:

"Les shloshim de Mali a Jerusalem se sont passes dans une atmosphere familiale vibrante d'affection et de souvenirs. Merci a David et Golda pour toutes les bonnes choses spirituelles et materielles qu'ils ont apportees a cette soiree, a Avishag qui comme d'habitude s'est mise en quatre et a largement contribue a son succes, a Iska qui nous a photographies avec engouement et a tous ceux qui ont participe soit par la parole soit par leur chaleureuse presence. "


La superbe Nathalie Klein

Alex Wajzer, Yossi et Ronit Dahan, Genevieve Dahan

Yehouda Klein
Le mynian
Mathis, David et Shraga Dahan Mathis Dahan
Mathis, David et Shraga DahanNathalie Klein et Dana

mardi 16 janvier 2007

Les 30 jours chez les Dahan a Jerusalem

Voici dans son integralite le compte-rendu de la ceremonie des 30 jours recu tel quel de Gennevieve Dahan, soeur de Mali:

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"Le 15 Janvier nous nous sommes reunis a la maison a beit hakerem a Jerusalem pour celebrer les 30 jours du deces de Mali. Il m'a semble important de reunir tous les neveux de Mali qui n'avaient pas pu participer a la consolation en venant nous visiter pendant la shiva.

A 20 heures sont arrives a la maison: Mathis, Yossi et Ronit, Isca et Yonatan, Chraga et Tsipi, Tsila et Avi, Avichag et Elhad, Gamliel, Nathalie et David, Dana et Ariel, Yehouda, Naftali Frankel et sa fille Hanna-Lea qui a 18 ans et etudie cette annee du Kodech a Jerusalem, Sender Wajzer. Moi et David avons prepare la soiree.

-Nous avons dit des tehilim qui commencent par le nom de Mali.
-Tefilat Arvit
-Nous nous sommes assis tous en cercle et avons essaye de nous souvenir


David mon mari a evoque l'epoque ou jeune fiancé il frequentait le 71 rue Jeanne D'Arc. La nouvelle forme de judaisme qu'il y a rencontre La nouvelle forme de famille qu'il y a rencontre et les consequences que cela a eu sur notre propre famille. Les enfants eleves avec la "bible du docteur Spock a la main. Il a parle de la chaleur et de l'amour que Mali savait donner a ceux qui l'entourraient.

Genevieve - Golda pour de vrai - a decide de prendre la parole.
J'ai d'abord evoque le fait que de perdre une grande soeur, cela change le cercle familial.
J'ai explique pourquoi j'ai decide de dire un dvar Torah.
"Quand j'avais 8ans Mali a etudie a Orsay, maison que dirigeait Manitou . Quand a cette époque elle revenait a Chateauroux pour un Chabbat toute la maison etait en ebullition. Nous changions les assiettes et les couverts, Papa allait a la gare S.N.C F pour chercher la viande kacher que maman avait commande a Paris…Mais surtout j'entendais en philigramme le Coeur des parents qui se remettaient a battre après de longues annees de silences et "obscurite" Pour moi l'arrivee de ce judaisme que Mali faisait filtrer ,c'etait l'arrivee de la "vie". Et bien sure que je ne demandais que de vivre.

Mali a commence a m'emmener a Orsay pour les fetes juives,et je m'imagine que c'etait une decision pesee fortement que d'emmener une petite fille dans un endroit ou tous les copains vous attendent. Mais malgre tout Mali m'a prise en charge pour m'inicier a quelque chose qui etait souterrain et secret chez nous a Chateauroux. Donc en remerciement de m'avoir donne la joie de m'approcher de nos sources de facon eclairee j'ai decide de dire un drach.

Pour chercher les sources j'ai pense a Moshe rabenou qui a perdu son grand frere Aaron. De la meme facon que Aaron et Miriam etaient nes avant des evenements historiques puis plus tard Moshe est ne, de la meme facon,Mali et Lucien sont nes avant certains evenements historiques puis plus tard je suis nee. J'ai donc cherche ce que disait la paracha sur la mort d'Aaron.

Dans la paracha “Houkat” du sefer Bamidbar Chap. 20
Verset 24: Aaron doit rejoindre ses peres car il n’entrera point dans le pays que j’ai donne aux enfants d’Israel
Verset 29: La communaute voyant que Aaron avait cesse de vivre,toute la maison d’Israel le pleura trente jours.

A ce sujet lisons ce que nous dit Rachi:

La communaute voyant: Est il possible que celui qui a su se battre contre l’ange de la mort et a ete capable d’arreter l’epidemie, est il possible que celui la soit atteind par l’ange de la mort?
Immediatement Moshe a demande pitie et le corps de Aaron a ete montre {pour qu’ils accepte qu’il etait vraiment mort.}

Comme Aaron, Mali n’est pas entrée en Israel.
Comme Aaron, Mali a combattu l’ange de la mort et l’a vaincu en etant cache des Nazis. Elle a arrête la catastrophe de la maladie un temps bien long aussi. Et pour que l’on puisse vraiment etre conscient de son deces nous avons vecu quelques heures avec elle, passant du lit au sol , et du sol au cercueil.

Mais continuons Rachi:

La maison d’Israel:Les hommes et les femmes ont pleure car Aaron avait l’habitude de faire regner la paix et creait des liens d’amour parmi ceux qui avaient des conflits et entre les epoux
Comme Aaron le cohen, Mali savait faire reigner la paix entre les gens et l’amour entre tous les hommes.

A la suite de mon intervention Mathis a demande la parole et a raconte ses souvenirs du temps ou il etudiait a Saint Maur .Comment il etait recu comme un roi a chaque visite, comment il etait en competition avec Yossi pour arriver le premier chez Mali car celui qui arrivait le premier avait le droit au premier sourire, a cette impression de chaleur intense qui en rayonnait. Mathis a aussi raconte avec un peu de gene qu’il pensait etre privilegie et qu’il recevait chaque annee une carte d’anniversaire,y compris l’annee ou la carte est arrive du Canada ou Mali se trouvait.

Isca a parle de l’amour et du soutient qu’elle a toujours recue lorsqu’elle etait en visite et meme lorsqu’elle telephonait. Combien elle se sentait aimee .mais les larmes ont empechees Isca de continuer.

Avichag avec un grand sourire a raconte comment cet ete a l’hopital alors que Mali avait bien du mal a s’alimenter elle a demande a verifier si ce qu’elle voyait sur sa tartelette ne serait pas de la viande. Lorsqu’Avichag lui a demande si elle voulait qu’elle aille a la cuisine verifier si il y avait quelque chose sans viande elle s’est alors ecrie soudainement:”Ah oui alors!

Avichag raconte:”pour l’anniversaire de maman au mois d’Aout nous avons apporte a l’hopital une boite avec des petits gateaux a la crème. Mali qui a l’epoque avait du mal a avoir de l’appetit, s’est relevee de son cousin avec envie et a commence a gouter un peu de chaque gateau ne sachant lequel choisir. {nous avons la photo de Mali et des gateaux!

Nous sommes tous passes a table pour un bon dinner digne des soirees a Fontenay:soupe, riz , petits pois, boulettes, gateaux de toutes sortes dont lintze tarte. Et bien sur the et café a volonte.

Nous pensons beaucoup a vous tous!"

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samedi 13 janvier 2007

Trente jours deja...

Le Mardi 16 Janvier 2007 - 26 Teveth 5767 - est le 30eme jours des obseques de Mali Herzberg. Ces "chlochim" se derouleront de la maniere suivante :

LE LUNDI 15 JANVIER A 17 HEURES

Réunion a la Residence Amaraggi : 11 Boulevard Serurier 75019 Paris - il s'agit de la maison de retraite ou Mali Herzberg a ete decoree de la medaille du Merite - sur les Bvd des marechaux à la hauteur de la porte des Lilas.

17 heures : Office de min'ha

Témoignages : M. E. de Rothschild
M. G. Vadnai
M. A.Herzberg

18 heures 10 : Office du soir Maariv

"Leke'h mit bronf", rafraichissements/petits gateaux

LE MARDI 16 JANVIER A 12 H 30

Cimetiere de Fontenay sous bois , 114 Bd Gallieni
Psaumes, El male ra'hamim , kadish si il y a la chance d'avoir un minian.

Essayer d'ere present si vous le pouvez.

Et pour passer directement a un evenement plus joyeux, le 16 Janvier c'est aussi mon anniversaire! Comme quoi le temps continue de passer, malgre la peine et le souvenir. On aimerai bien que tout s'arrette mais non, rien n'y fait le manege continue de tourner.

J'aurai 37 ans, et c'est mon premier anniversaire sans ma mere. Je me souviens des listes de cadeaux que je lui faisais, comme cette fois ou elle m'a ecoute avec patience pendant 1 heure et demie decrire le velo cross que je voulais, avec telle barre chromee et tels amortisseurs. Elle m'a meme pose des questions quand j'en suis venu aux cables de frein. Je n'ai jamais eu ce velo cross, et c'est tant mieux vu que l'envie d'en faire m'aurait sans doute passee en trois semaines. Mon cadeau, c'etait le plaisir de le lui decrire en long et en large.

Une autre fois, pour mes 20 ans, ou l'obtention de ma maitrise, j'ai du mal a me souvenir, elle m'a ammene a Belleville, chez un bijoutier a cote du Metro, pour choisir une montre. J'ai choisi une montre avec deux fuseaux horaires, qui m'a bien servie pendant des annees. Je l'ai grade presque aussi longtemps que ma premiere montre, une Pionca offerte par mes parents lors de mes dix ans. Un cadran electronique et meme une petite lumiere pour voir l'heure dans le noir!

Pour mes 37 ans, je n'ai pas de liste... Ma montre est automatique, offerte par ma femme Debbie pour mes 35 ans. La seule maniere d'arretter le temps serait de la mettre dans un tiroir. Les aiguilles s'arreteraient au bout de trois jours. Ou alors je pourrais la garder au poignet mais rester imobile pendant 72 heures c'est tres dur. Comme je la garde sur moi, rien n'y fait, les secondes s'egrennent et le temps, malgre la disparition, refuse ostensiblement de s'arreter.

dimanche 31 décembre 2006

On recherche...

Mali Herzberg ecrivait assez frequemment, mais plutot pour elle meme.

Elle couvrait des tas de petits papiers, surtout des blocs notes a petit carreau, de notes illisibles sur son travail. A la maison, il n'etait pas rare de trouver ces blocs-notes dans les tiroirs les plus varies, avec juste une demi page ecrite, le rest du bloc vierge etant alors une proie facile pour les etudiants que nous etions.

Ces notes etaient multi-formes et certaines pouvaient commencer sur un bilan de l'action sociale du CASIP pour se terminer en liste des comissions a faire le dimanche suivant au Marche Roubleau. Sa secretaire avait sans aucun doute des super-pouvoirs qui lui permettait de comprendre cette ecriture mysterieuse et de transformer les hieroglyphes en documents lisibles.

C'est peut etre de cette facon que Mali Herzberg a ecrit l'article dont les references suivent? Pas de traces de cet article a la maison de Fontenaypour l'instant... Si un lecteur le possede, ou sait ou se procurer l'article en question, merci de nous envoyer des references ou, encore mieux, un scan. Merci d'avance.

L'AIDE SOCIALE A LA COMMUNAUTE JUIVE DE PARIS
MALI HERZBERG; RENE LECHON
in LE GROUPE FAMILIAL (N.123 AVRIL-JUIN 1989)
PP.69-71
Mots-clés : JUDAISME , ARGENT , TRAVAIL SOCIAL , SOLIDARITE

Une photo de Yoel Herzberg

Yoel Herzberg, mon cousin d'Israel (l'un des plus edifiants!) a poste une photo sur son photo-blog (son phlog?) en souvenir de Mali Herzberg. Le lien est ici: http://flickr.com/photos/yoelherzberg/322487324/

dimanche 24 décembre 2006

Mali en Egypte en 1989

Mali se rend en Egypte en mars 1989 avec son amie Francoise Bloch dans un voyage organise avec le comite d'entreprise du CASIP. Elle en revient avec des souvenirs indelebiles d'une belle croisiere sur le Nil...

Photos de Françoise Bloch.

Mariette Ouknate, Catherine Shulman, Françoise Elbaz et mali




jeudi 21 décembre 2006

Mali et Simone

C'est Madame Simone Weil qui remet en 2001 la Medaille de l'Ordre du Merite a Mali Herzberg, sous l'oeil protecteur du Baron Eric de Rotschild. A cette occasion, Mali recite un discours d'anthologie sur son parcours personnel et professionel. Des que nous retouvons sa trace digitale, nous le posterons ici.


Encore des photos


Nathalie Shourick nee Wajzer nous envoie ces belles photos souvenirs... Son album de famille complet est a regarder sur ce lien:
Les 4 Daltons.

Les fillancailles de Genevieve chez Margueritte.
Visez un peu David Dahan (5eme en haut a partir de la gauche), avec son costume 1970 et ses belles moustaches.



Mali a l'ecole
(a Chateauroux? Issoudun? Pas sur... laissez nous un commentaires si vous avez des precisions)
est en bas, la 4eme a partir de la droite.



A Neuvy? Esther Wajzer et ses deux bambins, Lulu et Mali.

Neuvy-Saint-Sépulchre

Rappellons que si Mali Herzberg a vecu jusqu'a 70 ans, c'est en partie grace a ceux qui se sont organises pour la chacher pendant la guerre. Sa mere Esther Wajzer bien sur, mais aussi le Pere Noir, qu'evoque ici Lucien Wajzer, cache avec sa soeur et sa cousine Margueritte a Neuvy-Saint-Sépulchre. Le blog de Nathalie Klein nee Wajzer a aussi des informations a consulter, mais voici un petit article qui resume bien la situation:

"Le père Noir nous a sauvés
La Nouvelle Republique du Centre Ouest
Indre - Samedi 16 octobre 2004
Pendant la guerre, Lucien Wajzer, enfant juif, et sa famille, ont été sauvés par le père Henri Noir, curé d'Issoudun. Aujourd'hui, avec un ami, Lucien Wajzer s'emploie à faire accéder le père Noir au titre de " Juste ", délivré par l'État d'Israël.Si je suis en vie aujourd'hui, c'est grâce au père Noir. Lucien Wajzer, 66 ans, industriel du cuir à Châteauroux, est formel. « Quand les lois antijuives se sont appliquées partout en France, à partir de novembre 1942, ma mère s'est posé la question : où se cacher ? Quelqu'un lui a conseillé d'aller voir le père Noir, à l'église. Elle y est allée, et le père Noir effectivement, peu après, nous a trouvé une adresse à Neuvy-Saint-Sépulchre. »Esther Wajzer, la maman, s'installe à Neuvy avec ses deux enfants en bas âge, Mali et Lucien. Si Léon Wajzer, le père, n'est pas avec sa famille, c'est parce qu'il s'est engagé en 1939 dans le corps polonais de l'armée française et, comme tant d'autres soldats, il était prisonnier en Allemagne. Il sera libéré en 1944 et montera deux ans plus tard à Châteauroux un atelier de vêtements de cuir, la maison Wajzer encore en activité aujourd'hui.A Neuvy-Saint-Sépulchre, la vie pour la petite famille juive s'écoule sans problème majeur. « C'est là que j'ai commencé à aller à l'école, raconte Lucien Wajzer. Avec ma mémoire d'enfant, j'ai le souvenir d'un village où il faisait toujours soleil. Nous n'étions pas obligés de porter l'étoile. » C'est la différence avec la ville : dans le bourg berrichon, les Allemands et leurs alliés collabos semblent loin et les lois raciales de Vichy n'ont pas l'air de s'y appliquer.Lucien Wajzer estime aujourd'hui que le refuge de Neuvy-Saint-Sépulchre a sauvé les siens du pire. Et cela s'est produit grâce au geste totalement désintéressé du père Noir qui, sans connaître la famille, a fait le nécessaire pour lui procurer une adresse au vert, en sécurité. Lucien Wajzer voue au curé d'Issoudun une reconnaissance infinie. « En risquant sa vie pour aider ces gens qu'il ne connaissait pas, il a fait un pas supplémentaire dans l'amour du prochain. Il incarne pour moi la lumière, l'espoir, ce qu'il y a de bon dans l'humain et, au fond, ce qui me réconforte quand je doute de la valeur de l'homme en assistant quotidiennement à tous ces massacres, ces génocides, ces actes terroristes. »Vicaire d'Issoudun et missionnaire du Sacré-Coeur, le père Henri Noir (1913-1965) est connu pour sa bonté, sa charité, sa sainteté, oserait-on presque dire. Ses actes parlent pour lui. Il fut résistant et, après guerre, il s'engagea dans un énorme programme de construction en faveur des mal logés d'Issoudun. Lucien Wajzer voit en lui le symbole de ces centaines de milliers de Français qui, anonymement, se sont mis en danger pour sauver les Juifs traqués. « Les trois-quarts de la population juive française, soit 240.000 personnes, ont échappé à l'extermination, explique-t-il. Cela veut dire que des tas de Français, à l'instar du père Noir, ont mis leur vie en péril pour les sauver, les cacher, les abriter, les nourrir, leur fournir de faux papiers. C'est extraordinaire. Et dire qu'il n'y a pas un seul ouvrage d'historiens sur le courage de ces Français souvent humbles et anonymes, alors que des tas de livres sont consacrés à des dictateurs et à des tueurs d'État. Pour moi, c'est ça la France ! »Partant de là, Lucien Wajzer a pris l'initiative avec son ami Philippe Paoletti, correspondant des Amitiés judéo-chrétiennes à Châteauroux, de monter un dossier pour faire décerner au père Henri Noir le titre de « Juste parmi les Nations »."

Lucien fait son discours pendant la ceremonie d'inauguration de la plaque commemorative.


De droite a gauche: Lucien, Lucette, Nathalie, Elie, Ruth, Margueritte, Nathalie, Matteo.

Beaux jours a Trouville

Une photo de ma mere et mon pere et Anya, ma fille, un de ces derniers ete a Trouville.

Les 4 daltons

Voici une tres mauvaise photos des freres et soeurs Dalton... Euh, pardon, des freres et soeur Wajzer, prise au mariage de Nathalie Shourick nee Wajzer (beaucoup de Nathalie dans cette famille...). Dans l'ordre d'apparition a l'ecran: Mali, Lucien, Genevieve, Nathalie.


P.S: D'autres photos de cet evennement sur ce lien. Deroulez la bande des photos pour arriver a celles du mariage avec quelques unes de ma mere et de la famille: http://www.gasp-editions.com/divers/sarajevo/FrameSet.htm

A Dubrovnik


Si il y a une chose qui plaisait a ma mere, c'etait bien les vacances et le depaysement. Voici une photo avec moi sur les remparts de Dubrovnik en Croatie, prise par ma femme Debbie durant l'ete 2003 ou le couple Herzberg nous avait rendu visite a Sarajevo.


Chevalier de l'Ordre des Latkes

En novembre 2001, ma mere recevait des mains de Simone Weil qu'elle admirait beaucoup, ses insignes de Chevalier de l'Ordre du Merite. A Sarajevo a l'epoque, et aimant les blagues vaseuses, je lui avait fait une petite page internet avec ce texte et cette image... La page avait une petite musique moyenaguese.


"Je vous adoube, Chevaliere Mali. Nous sommes fiers de vous. Au nom de la nation toute entiere et de votre famille qui vous decerne cette epee afin que vous continuiez a defendre sans peur ni reproche ceux qui de par le monde reclament votre presence"
(clique pour voir l'animation)


La famille Wajzer

Pas sur de quand date cette photo. Dans le sens des aiguilles d'une montre, en partant du coin droit en haut: Mali Wajzer (plus tard: Herzberg), Lucien Wajzer, Esther Wajzer (nee Karpman), Nathalie Wajzer (plus tard: Klein), Genevieve Wajzer (plus tard: Dahan) et le papa, Leon Wajzer (Shmuel Lejb Wajzer). Je suppose que la photo a ete prise a Chateauroux.

mardi 19 décembre 2006

Le blog de Nathalie Klein, petite soeur de Mali

Allez voir le blog de Nathalie "Orange Pressée" sur http://orange-pressee.blogspot.com/2006/12/mali-herzberg.html

La famille réunie en Octobre 2006

Tout les enfants et Albert était là, même le dernier petit fils de Mali, Samuel, né en Aout à Washington.




Discours de Benjamin, fils de Mali

17 déc. 06, Fontenay Sous Bois.

Ma petite maman,

Salut, c’est Benjachmuk. Davidou et Routili sont a cote de moi.

Tu t’en vas et je veux t’adresser des petits mots de rien du tout. Des petits mots de ton petit dernier. Des petits mots comme tu savais si bien les écouter.

Mes souvenirs, il y en a des milliers, et, si je les ajoutais a ceux des gens qui t’entourent aujourd’hui venus te donner un dernier clin d’œil, il y en aurai des millions.

Tu m’as appris à faire la crème au chocolat. Sur la toile cirée de la table de la salle a manger a Saint Mande, au quatrième étage du 71 rue Jeanne d’Arc, 2 étage au dessus des Ducornets et de chez Fabienne, tu m’as donné les clefs essentielles d’une vie bien réussie.

Tant de souvenirs ! Notre terrain de jeu se rétrécissait a notre chambre lorsque tu organisais ces AG mémorables tenue jusque tard dans la nuit autour de la table de notre salle à manger.

Je me souviens de toi à Decroly. L’odeur des rotatives à alcool me revient aussi, celle que l’on respirait à plein poumons quand tu imprimais les Decroly Flash, dans ce grenier mystérieux du troisième étage de l’école. Avec toute cette bande d’irréductibles, vous aviez l’air de résistants dont les rotatives miniatures représentaient le dernier espoir de combat. L’impression est indélébile.

Je me souviens de ton cabas, toujours plein de bonnes victuailles les jours de Kippour que nous allions passer ensemble avec les anciens d’Orsay, au cas où tes petits bouts de chou auraient une petite fin. Je te voyais discuter avec tes copines, et je n’ai compris que plus tard votre exceptionnelle proximité. Les expériences que vous aviez eu l’audace de partager ensemble étaient fondatrices. L’école d’Orsay était plus qu’une école pour toi, mais, tel un radeau, la seule véritable chance de survie pour la jeune rescapée de la Shoa que tu étais.

En Espagne, nous nous baladions un soir d’été, sur la route qui menait de notre grande maison, vieux monastère reconverti, au pont qui nous reliait à la douce ville de Tremp. On entendait les Niderman rire au loin. Nous longions le mur chaud et la nuit tombait doucement, la température était parfaite. Tu m’as dit : « Ah quel plaisir. Si le temps pouvait s’arrêter a cet instant, ce serait parfait. » Tu t’es arrêtée une minute, sautillant d’un pied a l’autre, les mains derrière le dos, humant les fleurs sauvages. Puis nous sommes repartis finir notre ballade.

Je me souviens de la cour de l’OSE, derrière la rue du faubourg saint Antoine, avec ses pavés humides. La lourde porte de l’immeuble donnait sur un labyrinthe de couloirs, au bout desquels je te trouvais toujours assise à ton bureau, travaillant dur comme fer a ce métier qui te plaisait tant.

Quand tu as commence au CASIP, ca m’a donne l’occasion de découvrir d’autres quartiers de Paris. J’allais te chercher et nous allions fureter dans la librairie, près de la rue Rodier. Manger des couscous a Belleville.

Femme active s’il en était, tu savais prendre le temps de recevoir tes copains à la maison. L’odeur de ton Cholent attirait comme des mouches les Najman, Cecile, et tant d’autres. Ton poulet rissolant faisaient s’attabler les Niderman avec appétit. Papa, heureusement, et pour le plaisir de tous, continue cette tradition avec talent.

Je me souviens de toi pendant ces milliers de jours ou tu t’es occupée de nous trois, toujours présente, toujours à l’écoute de nos émotions. Quand Mémé est morte, j’ai dis « J’ai perdu ma deuxième Maman ». Les 13 ans qu’elle a passé avec nous ont été heureux, grâce a toi et a ton dévouement de tous les instant pour le bien être de ta mère. Tu as sacrifie tout un tas de choses pour t’occuper d’elle pendant toutes ces années.

Maman, tu avais non seulement une vision très claire des objectifs que tu te fixais, mais aussi une ténacité incroyable, et sous des couverts parfois discrets, tu savais toujours t’accrocher et mordre le morceau sans jamais le lâcher. 15 ans durant, tu l’as répété à ton équipe du CASIP. Tu leur disais : « Nous ferons et seront le meilleur service de la communauté. Mais cela veux dire avec vous. Travailler, réfléchir, comprendre, imaginer, risquer, et construire ensemble. Pas seulement pour la gloire et notre ego. Mais pour les gens qui viennent et nous font confiance. »

Travailler, réfléchir, comprendre, imaginer, risquer, et construire, ce sont des principes que tu as appliqué à ta vie, et donc a la notre. Comme tu l’as dis a Simone Weil en parlant de notre famille lors de la remise de ta médaille de l’ordre du mérite, « Nous nous sommes fait tous les cinq ensemble. »

Par exemple, dans l’éducation, tu nous a toujours aidé mais sans jamais nous guider vers un chemin qui n’était pas le notre. Tu as écris, je te cite : « Les gens sont des personnes uniques. Leur choix les fait vivre. Apprendre ce n’est pas assener des connaissances, mais donner des moyens, des pistes pour se faire soi même. »

Cette vision de l’éducation était pour toi accrochée a la notion de transmission.
Tu parlais de « L’obligation de transmettre, de communiquer d’une génération a une autre, de s’entraider. ».

Mais Maman, c’est dur de transmettre sans se dévoiler. Et beaucoup de choses sont resté cachées à nos yeux d’enfants. Je t’ai entendu dire « Nous savons bien que d’avoir eu à se cacher, rend dangereux le fait de se dévoiler ! ». Que c’est vrai ! Ton enfance d’enfant cachée a Neuvy Saint Sépulcre, avec ton frère Lucien et ta cousine Margueritte, grâce au Père Noir, ont laissé des traces indélébiles, invisibles, mais bien présentes encore aujourd’hui.

Tu as écris : « Ce sentiment d’absence, n’est ce pas cette proximité incessante avec ceux que nous avons perdus ». Cela t’as bien sur été transmis par ta propre mère, Mémé Esther, qui disait : « Ceux que nous avons perdus sont dans la poussière de la terre, l’air que nous respirons, ils sont en nous. »

Tout ca explique sans doute ton obsession de tout garder, et ton attachement aux objets et aux photos de famille. Il y en a partout dans la maison. Il y en avait jusque sur les murs des couloirs du CASIP. Les objets, c’est important, tu as raison. Nathalie a un jour écris a propos de ses parents désormais partis: « Moi-même, mes sœur et frère, mes neveux et nièces, mes petits neveux et mes petites nièces, nous sommes leur unique trace. Les affaires personnelles qu’ils ont laisses dans leurs tiroirs, leurs vêtements, leurs bijoux, leurs livres, c’est nous. »

La bague en email vert donnée en cadeau a ta sœur Nathalie pour ses 11 ans, c’est un peu de toi dans cet anneau. Tu pars mais l’anneau reste.

Tu t’en vas mais nous restons.

Il y a deux ans je t’ai offert un petit carnet noir pour y inscrire tes pensées. Tu écris tes souvenirs, ton quotidien, tu notes avec attendrissement ta sortie au cinéma avec Henny et Albert Najman, et tes impression après a voir vu « La prairie aux bouleaux ».

Mais la maladie, combattue avec tant de vigueur, commence à réclamer son du. Tu couche sur le papier ces mots : « Il faut que je commence à écrire ce que j’ai déjà oublié. »

Surtout, sur une des pages, tu notes, inquiète : « Comment se fera le passage ? ».

Tu fais allusion à ce qui te guette, et que même Papa, malgré tous ses efforts et son attention, n’a réussi qu’à repousser.

« Comment se fera le passage ? ». Et bien c’est nous qui le ferons, Maman. Moi et mes enfants Anya et Samuel. David, Ruth et leurs enfants Matteo, Deborah, Léa et Eve. Papa. Tous les gens ici portent un peu de toi en eux. Ils t’ont tous connu à un moment de ta vie, ils t’ont tous accompagné. Tu nous as tant donné, que le Passage, même s’il est triste, est facile. Nous allons continuer à vivre, non pas sans toi, mais bien avec toi.

Dans la tradition juive on parle de Neshama, d’âme. Pour moi, ta neshama, ce sont les petits bouts de toi que je porte en moi, que nous portons en tous nous. Les souvenirs, d’abord, qui restent a jamais et avec qui nous vivons, mais aussi to énergie, ta détermination, ta douceur et ton art de vivre, qui sont en nous, et nous guident dans nos pas vers l’avenir.


Ton Benjamin.

Le discours de Nathalie Klein, soeur de Mali

Mali, ma chere soeur, plus que ma soeur. Tes derniers mots pour moi furent « Au revoir ma cherie ». Au revoir Mali, toi qui fut pour ton frere et tes sœurs tout a la fois un pilier et un guide. Qui d’entre nous n’a connu l’indecision et ne s’est trouve a la croisee des chemins ? Mali nous tenait la main, nous soutenait, nous portait vers des decisions difficiles. Mali savait montrer le chemin sans porter de jugement. Tout simplement elle était la pour nous avec l’amour, la patience et la generosite d’une sœur.

Lorsque Mali recut sa medaille du merite elle dit dans son discours « Je remercie mes deux jeunes sœurs Genevieve et Nathalie qui sont venues specialement d’Israel pour m’aider a transporter ma medaille ».Longtemps je me suis demandee « Mais …. Qu’est ce que ca veut dire « transporter une medaille » ? Aujourd’hui nous sommes venues d’Israel ma sœur et moi pour t’aider a transporter plus que ta medaille, Mali, plus que ta medaille, mais toute ta vie et tous tes merites.

Le merite de t’etre occupe de ton petit frere quand vous etiez caches, seuls, et que papa était prisonnier si longtemps. Plus tard le merite d’avoir fait penetrer dans une famille en deuil de la Shoah la lumiere de la Torah et la celebration d’un judaisme « enfin » vivant. Nous, nos enfants et petit-enfants t’en sont a jamais reconnaissants.
Aussi et surtout, le merite d’avoir pris maman sous ton aile apres le deces de papa. Une lourde responsabilite, un grand sacrifice.

C’est maintenant la derniere heure, le dernier moment. Nous te demandons mehila d’etre parties vivre loin de toi et de t’avoir laissee porter les charges les plus lourdes. Mais ton role de guide et conseillere ne s’arrete pas aujourd’hui pour autant. Il ne s’arretera jamais.

Nathalie

La séouda à la maison