jeudi 21 décembre 2006

Neuvy-Saint-Sépulchre

Rappellons que si Mali Herzberg a vecu jusqu'a 70 ans, c'est en partie grace a ceux qui se sont organises pour la chacher pendant la guerre. Sa mere Esther Wajzer bien sur, mais aussi le Pere Noir, qu'evoque ici Lucien Wajzer, cache avec sa soeur et sa cousine Margueritte a Neuvy-Saint-Sépulchre. Le blog de Nathalie Klein nee Wajzer a aussi des informations a consulter, mais voici un petit article qui resume bien la situation:

"Le père Noir nous a sauvés
La Nouvelle Republique du Centre Ouest
Indre - Samedi 16 octobre 2004
Pendant la guerre, Lucien Wajzer, enfant juif, et sa famille, ont été sauvés par le père Henri Noir, curé d'Issoudun. Aujourd'hui, avec un ami, Lucien Wajzer s'emploie à faire accéder le père Noir au titre de " Juste ", délivré par l'État d'Israël.Si je suis en vie aujourd'hui, c'est grâce au père Noir. Lucien Wajzer, 66 ans, industriel du cuir à Châteauroux, est formel. « Quand les lois antijuives se sont appliquées partout en France, à partir de novembre 1942, ma mère s'est posé la question : où se cacher ? Quelqu'un lui a conseillé d'aller voir le père Noir, à l'église. Elle y est allée, et le père Noir effectivement, peu après, nous a trouvé une adresse à Neuvy-Saint-Sépulchre. »Esther Wajzer, la maman, s'installe à Neuvy avec ses deux enfants en bas âge, Mali et Lucien. Si Léon Wajzer, le père, n'est pas avec sa famille, c'est parce qu'il s'est engagé en 1939 dans le corps polonais de l'armée française et, comme tant d'autres soldats, il était prisonnier en Allemagne. Il sera libéré en 1944 et montera deux ans plus tard à Châteauroux un atelier de vêtements de cuir, la maison Wajzer encore en activité aujourd'hui.A Neuvy-Saint-Sépulchre, la vie pour la petite famille juive s'écoule sans problème majeur. « C'est là que j'ai commencé à aller à l'école, raconte Lucien Wajzer. Avec ma mémoire d'enfant, j'ai le souvenir d'un village où il faisait toujours soleil. Nous n'étions pas obligés de porter l'étoile. » C'est la différence avec la ville : dans le bourg berrichon, les Allemands et leurs alliés collabos semblent loin et les lois raciales de Vichy n'ont pas l'air de s'y appliquer.Lucien Wajzer estime aujourd'hui que le refuge de Neuvy-Saint-Sépulchre a sauvé les siens du pire. Et cela s'est produit grâce au geste totalement désintéressé du père Noir qui, sans connaître la famille, a fait le nécessaire pour lui procurer une adresse au vert, en sécurité. Lucien Wajzer voue au curé d'Issoudun une reconnaissance infinie. « En risquant sa vie pour aider ces gens qu'il ne connaissait pas, il a fait un pas supplémentaire dans l'amour du prochain. Il incarne pour moi la lumière, l'espoir, ce qu'il y a de bon dans l'humain et, au fond, ce qui me réconforte quand je doute de la valeur de l'homme en assistant quotidiennement à tous ces massacres, ces génocides, ces actes terroristes. »Vicaire d'Issoudun et missionnaire du Sacré-Coeur, le père Henri Noir (1913-1965) est connu pour sa bonté, sa charité, sa sainteté, oserait-on presque dire. Ses actes parlent pour lui. Il fut résistant et, après guerre, il s'engagea dans un énorme programme de construction en faveur des mal logés d'Issoudun. Lucien Wajzer voit en lui le symbole de ces centaines de milliers de Français qui, anonymement, se sont mis en danger pour sauver les Juifs traqués. « Les trois-quarts de la population juive française, soit 240.000 personnes, ont échappé à l'extermination, explique-t-il. Cela veut dire que des tas de Français, à l'instar du père Noir, ont mis leur vie en péril pour les sauver, les cacher, les abriter, les nourrir, leur fournir de faux papiers. C'est extraordinaire. Et dire qu'il n'y a pas un seul ouvrage d'historiens sur le courage de ces Français souvent humbles et anonymes, alors que des tas de livres sont consacrés à des dictateurs et à des tueurs d'État. Pour moi, c'est ça la France ! »Partant de là, Lucien Wajzer a pris l'initiative avec son ami Philippe Paoletti, correspondant des Amitiés judéo-chrétiennes à Châteauroux, de monter un dossier pour faire décerner au père Henri Noir le titre de « Juste parmi les Nations »."

Lucien fait son discours pendant la ceremonie d'inauguration de la plaque commemorative.


De droite a gauche: Lucien, Lucette, Nathalie, Elie, Ruth, Margueritte, Nathalie, Matteo.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Benjamin,

Je viens de montrer a mon pere ton blog, il le trouve tres bien et moi aussi. Merci d'avoir pris les photos. La photo du groupe d'ecole : c'est Neuvy ainsi que mémé et les enfants.
Bisous de Chateauroux
Nathalie Shourick-Wajzer

Nathalie Klein a dit…

Mali n'etait pas presente a la ceremonie de Neuvy mais elle etait dans nos coeurs. Nous savions qu'elle allait partir et chaque symbole, un drapeau, un roulement de tambour, une priere, prenait son nom et sa marque.